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Communiquer avec bienveillance : principes de Haïm Ginott pour éduquer un enfant atypique.

Psychologie

Communiquer avec bienveillance : principes de Haïm Ginott pour éduquer un enfant atypique.

enfant assis sur une botte de foin avec un chapeau sur la tête, qui semble réfléchir ou bouder, les poings posés sur ses joues.

Introduction

Élever un enfant atypique peut présenter des défis uniques, et en tant que parent, vous cherchez sans doute des approches éducatives qui favorisent le bien-être de votre enfant. 

Dans cet article, nous allons explorer les principes de communication inspirés par Haïm Ginott, un rescapé des camps de concentration dont l’approche éducative a laissé une empreinte significative. Nous aborderons ces principes en mettant en lumière des exemples concrets, mais aussi en soulignant l’importance des contre-exemples, afin de vous guider dans la création d’un environnement éducatif positif pour votre enfant atypique.

Haïm Ginott et ses principes de communication

Haïm Ginott, enseignant rescapé des camps de concentration, est ensuite devenu psychologue. Il a forgé son approche éducative à travers l’expérience traumatisante de son passé. Il a mis en avant la nécessité de cultiver des êtres humains responsables et empathiques plutôt que de simples individus instruits. Ses principes de communication, toujours d’actualité, sont ancrés dans l’empathie et la délimitation claire des règles. Voyons comment ces principes s’appliquent dans des situations de la vie quotidienne.

  1. Valider les sentiments de l’enfant sans les nier ni les ignorer:

Exemple : « Je comprends que tu sois contrarié de devoir quitter le parc maintenant. Malheureusement, nous devons rentrer car nous avons un rendez-vous et nous devons être à l’heure. C’est difficile de quitter quelque chose qu’on aime, hein ? Nous prenons encore trois minutes pour jouer, puis nous rentrerons ensemble pour être à l’heure. »

Contre-exemple caricatural : « Arrête de pleurnicher ! On part maintenant, et c’est non négociable. Tu devrais être content qu’on t’emmène au parc ! Les rendez-vous sont plus importants que tes caprices. Sois reconnaissant et arrête de faire des histoires. »

  1. Critiquer le comportement, pas la personne de l’enfant:

Exemple : « Je vois que tu as oublié de ranger tes figurines après avoir fini de jouer. Ce n’est pas le comportement que nous attendons. Peux-tu les remettre à leur place ? C’est important d’avoir une chambre ordonnée, tu pourras retrouver plus facilement tes jouets ensuite. »

Contre-exemple caricatural : « Tu es vraiment désordonnée ! Pourquoi ne peux-tu pas ranger tes jouets correctement comme tout le monde ? Tu es vraiment irresponsable. Tu ne fais jamais rien correctement. »

  1. Dépersonnaliser les interactions négatives en se concentrant sur le problème:

Exemple : « Je constate que les assiettes et les couverts sont encore sur la table après le dîner, alors que nous avons convenu de faire participer tout le monde au rangement. Comment pouvons-nous collaborer pour que chacun aide à ranger après les repas ? »

Contre-exemple caricatural : « C’est typique de toi de ne jamais aider après le repas. Tu es paresseux et égoïste. Pourquoi dois-je toujours tout faire moi-même ? »

  1. Établir des règles spécifiques liées à des actions ou des objets:

Exemple : « Nous avons une règle à la maison : les jouets ne sont pas là pour être jetés. Cela signifie que nous les utilisons pour jouer et nous amuser, mais nous ne les jetons pas les uns sur les autres. Comment pouvons-nous respecter cette règle tout en continuant à nous amuser avec nos jouets de manière appropriée ? »

Contre-exemple caricatural : « Ras-le-bol de tes histoires ! Tu veux jeter tes jouets partout ? Très bien, moi aussi, je vais te montrer ce que c’est. Tiens-toi prêt, je vais te lancer ces jouets à la figure. Peut-être que ça t’apprendra à les jeter partout dans la maison. »

  1. Encourager l’indépendance en permettant aux enfants de faire ce qu’ils peuvent selon leur âge:

Exemple : « Maintenant que tu as grandi, je pense que tu es capable de choisir tes propres vêtements le matin. Comment aimerais-tu t’habiller aujourd’hui ? Si tu as besoin d’aide, je suis là pour te guider, mais je crois que tu peux le faire toute seul. »

Contre-exemple caricatural : « Tu es tellement lente à te préparer le matin. Je n’ai pas le temps pour ça. Tu ne peux même pas choisir tes propres vêtements correctement. Laisse-moi le faire à ta place, ça ira plus vite. »

  1. Encourager l’enfant à prendre des décisions tout en respectant ses capacités et sa sécurité:

Exemple : « Aujourd’hui, nous avons deux options d’activités. On peut faire une recette ensemble, peut-être des cookies ou un gâteau. Ou bien, si tu préfères, on pourrait aller au mur d’escalade ? Si tu as d’autres idées, dis-moi. Qu’en penses-tu ? »

Contre-exemple caricatural : « Aujourd’hui, on va faire un gâteau. Tu n’as pas ton mot à dire. C’est plus facile comme ça, je n’ai pas envie de sortir et je n’ai pas le temps de discuter. »

  1. Limiter les critiques à des événements spécifiques et immédiats, évitant les généralisations telles que « tu n’écoutes jamais »:

Exemple : « Nous avions convenu que l’heure du coucher était à 20 heures, mais ce soir, tu es toujours debout à 20h30. On dirait bien que tu n’as pas respecté notre accord. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment peut-on faire pour que cela n’arrive plus ? »

Contre-exemple caricatural : « Tu es toujours en retard pour aller te coucher. Tu ne comprends jamais rien ! Tu n’as aucune discipline. En fait, tu fais ce que tu veux, quand tu veux ! »

  1. Utiliser des mots respectueux que l’on serait prêt à entendre de la bouche de l’enfant:

Exemple : « Pendant qu’on discutait, même si j’étais un peu contrarié, j’ai choisi des mots respectueux pour dire ce que je ressentais. Je fais ça parce que je te respecte. Comment pourrais-tu toi aussi exprimer tes sentiments de manière respectueuse quand quelque chose te dérange ? »

Contre-exemple caricatural : « Oh et puis tu me gonfles à la fin ! Tu ne comprends rien, tu es vraiment stupide ! Pourquoi tu es si pénible ? »

Conclusion

En conclusion, les principes de communication de Haïm Ginott offrent un guide précieux pour les parents d’enfants atypiques. En adoptant une approche compassionnelle tout en délimitant clairement les règles, vous pouvez créer un environnement éducatif qui favorise le bien-être et le développement de votre enfant. La communication positive et respectueuse, basée sur la validation des sentiments et la critique constructive des comportements, constitue la clé pour cultiver des relations saines et encourageantes.

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