Bonne non-rentrée

Lundi 4 septembre… Ce n’est pas la rentrée… Pour la première fois depuis 25 ans, je ne serai pas devant des élèves, je n’écrirai pas consciencieusement la date au tableau. Ce matin, je finirai mon thé à l’heure où mes collègues auront déjà refermé la porte de leur classe derrière leur nouvelle cohorte d’écoliers.

Par choix, pas par défaut. Avant, j’étais une maîtresse pas comme les zautres, pas à ma place.

Après des années à lutter contre moi-même, contre mes idéaux, contre des systèmes trop lourds à transformer, je fais l’école buissonnière. Maintenant je suis une maîtresse pas comme les zautres, alignée avec mes valeurs.

Bonne rentrée

– à mes anciens zélèves, à leurs enfants, leurs petits-enfants même, avec une pensée particulière pour mes zébulons de l’IME.

– à mes collègues, à ceux qui font de leur mieux chaque jour.

– à mes zaffreux, mes enfants à moi, qui poursuivent leurs études.

– à tous les petits qui prennent pour la première fois le chemin de l’école.

– à tous les enfants zatypiques qui devront s’adapter, cheminer.

– à leurs parents, qui traverseront encore bien des épreuves.

Bonne non-rentrée

– aux parents qui ont décidé d’instruire leur enfant à la maison, dès le départ.

– à ceux qui ont essayé l’école, mais ont bien vu que ça coinçait.

– à ceux qui se battent pour une scolarisation ordinaire, à temps plein, mais à qui on dit : « il est fatigable », « une heure par jour c’est déjà bien », « il n’a pas sa place ici », « il serait mieux en établissement », « on ne le prend pas sans AESH »

– à ceux qui attendent depuis des mois, des années, une place en établissement

– à ceux qui font de leur mieux chaque jour pour que leur enfant reçoive et donne le meilleur de lui-même.